mardi 24 avril 2012

In the middle of nowhere

Qu'y a t'il a voir dans le Ratanakiri d'après les guides?
Des villages de minorités et leur fameuse maison de célibataire. Une cabane haut perché dans le village dans laquelle la jeune fille avant son mariage peut accueillir ses amants...
Cette coutume contraste tellement avec la mentalité du pays. Pas question pour moi d'y aller, l'idée l'aller observer des gens me dérange beaucoup trop.
A voir aussi, le lac circulaire à l'emplacement du cratère d'un volcan éteint. Selon les guides un lieu magique aux eaux cristallines, invitant à la baignade, et en fait après trois jours de fête de nouvel an khmer, les rives sont jonchées de détritus en plastiques, et surtout ces fameuses lunch box blanches qu'ils adorent vous donner même si vous acheter un morceau de pain. Voilà un côté bien déprimant de ce pays, le plastique est partout, tout est jeté à la mer, à la rivière, dans la campagne.
À part quelques petites filles qui se font photographier en costume traditionnel des villages, il n'y a plus rien de pittoresque aujourd'hui dans ce lieu, ça ressemble juste à une décharge.

Le vrai trésor du Ratanakiri, ce sont les pistes de terre rouge à travers la jungle. Plus de goudron dés qu'on sort de la ville. Banlung est une ville nouvelle sans aucun charme où les rues ont été tracées comme des piste d'atterrissage, mais qui garde une atmosphère de Far West malgré le goudron.

En moto, nous partons dans la forêt dense ou ce qu'il en reste car ma première impression se confirme, des kilomètres de forêts dévastées, des feux éparses pour terminer de brûler les troncs des géants vendus aux contrebandiers chinois ou vietnamiens.
Pour planter quoi à la place? De la cassava qui appauvrira le sol en moins de deux ans...ou peut être des hévéas gérés par des occidentaux dans le meilleur des cas.

Le premier jour, il y a foule sur la piste, dans des nuages de poussière rouge, les motos, les 4X4 rejoignent les villages, encore l'agitation du nouvel an khmer.
Le lendemain, nous sommes seuls sur la piste, les vacances sont terminées, une bonne nouvelle pour nous, nous mangerons moins de poussière.
Que raconter de ces ballades si ce n'est ce sentiment incroyable d'être seul au monde dans cette région reculée, pas âme qui vive pendant des kilomètres, et puis sur le bord de la route, un troupeau de buffle d'eau se prélasse dans une marre de boue, il doit y avoir un village pas loin.

Des cahutes isolées, au milieu de champs dévastés puis de nouveau la forêt impénétrable. Nous arrivons au fleuve qui comme souvent dans ce pays est immense, pas de pont juste un bac pour traverser.
Et là comme toujours, dès qu'il y a de l'eau les cambodgiens se baignent, mais que ce soit dans les piscines des hôtels, les fleuves aux eaux claires, ou les étangs boueux, ils se baignent toujours tout habillé parfois même avec leur chaussure, un mystère que je n'arrive toujours pas à élucider.
Pantalons ultra slim, petits hauts froufroutants en satin, rien ne les arrête. Pas vu une seule khmer en maillot de bain, en mini short et débardeur moulant oui mais maillot de bain jamais.

Je réalise aussi avec quoi est faite la fameuse terracota, j'ai l'air d'être tombée dedans à la fin de la journée. Une douche plus un bain dans la piscine ne viendront pas à bout de cette terre.
Une fois de plus, je me dégonfle pour le treck dans la forêt, je n'arrive toujours pas à m'imaginer dans un hamac entre deux arbres grouillants de potentiels serpents, j'en ai déjà vu deux morts depuis que je suis là dont un en ville, je n'ose même pas imaginer dans la forêt.

Pas très envie de rentrer en ville bizarrement, juste 10 heures de bus, le temps d'alimenter le blog, écrire des emails, trier des photos et observer inlassablement la campagne.
Après Kampong Cham, de nouveau de la piste, tellement de poussière que même dans le bus, on a du mal à respirer.
Autour de nous, dans des nuages de poussière, des bus et des voitures surchargées. Dans une des voitures, berline de base, la Toyota camry, j'en compte 9, 4 à l'avant dont un a la gauche du conducteur, au moins 6 mois de prison en France ça non?

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